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8 questions pour comprendre l’énergie - Entrevue avec Robert La Roche, fondateur d’ATIS Énergie

Robert la roche

1) Pourquoi souhaitez-vous intégrer des solutions d’optimisation énergétique en entreprise?

Je me souviens très bien de l’élément déclencheur. Ça s’est produit lorsque je travaillais comme ingénieur dans l’industrie des pâtes et papiers. J’effectuais des mesures sur les conduites de ventilation d’un bâtiment industriel. J’ai été subjugué par la quantité phénoménale d’énergie qui était propulsée dans le ciel, comme si elle n’avait aucune valeur. Avec le gaspillage d’une seule cheminée, j’ai calculé qu’on aurait pu alimenter un quartier complet. Ce fut un choc. À ce moment-là, j’ai pensé qu’avec mon expertise, je pouvais et DEVAIS contribuer à intégrer une intelligence énergétique dans les différentes industries. C’est la responsabilité de tout un chacun de mettre en place des solutions durables pour assurer un avenir à nos enfants.

2) Qu’est-ce que l’énergie pour vous?

L’énergie est une ressource extrêmement précieuse, qu’elle soit naturelle ou artificielle. Elle permet d’accomplir un travail et tout ce dont nous avons besoin pour vivre. Nous en sommes donc complètement dépendants. Il est vraiment impressionnant de pouvoir en produire à partir de rejets et pourtant, celle-ci est peu valorisée et comprise. On parle beaucoup de calories, mais peu de kilowatts (kWh).

Voici un parallèle intéressant pour la démystifier : lors d’une journée de travail, un employé peut manuellement produire l’équivalent de 1 kWh d’énergie. Pour illustrer le tout, une usine de taille relativement importante consomme approximativement 50 000 000 kWh d’énergie (électricité et gaz naturel). Ce qui équivaudrait au travail annuel d’environ 200 000 personnes. Pourtant, depuis la révolution industrielle, seulement 300 à 400 employés sont suffisants pour produire les biens de l’usine grâce à l’utilisation de l’énergie pour opérer des procédés ou de la machinerie.

À propos de l'énergie, écoutez l’entrevue de Boucar Diouf sur Radio-Canada de Normand Brais Ing., Ph.D. « Sans énergie, nous ne serions rien ». Il part du calcul qu’un humain a une puissance de 100 watts par heure. C’est bien peu en comparaison à son utilisation annuelle de 100 000 kW.

3) Selon vous, pourquoi l’énergie n’est-elle pas toujours optimisée dans les bâtiments industriels?

On imagine facilement l’énergie nécessaire au corps humain pour courir un marathon, puisqu’on la perçoit et on la sent. Le souffle s’intensifie, le rythme cardiaque augmente… Tandis que l’énergie d’une machine semble trop facile à produire, sans effort, comme si c’était infini et tombé du ciel. Pour mieux comprendre ce que j’évoque, imaginons un instant qu’une entreprise demande à des centaines d’employés de gonfler un ballon puis de le crever… ce serait surprenant. Et, pourtant, les machines produisent une ressource que nous jetons par la fenêtre!

4) Quel est le coût de l’énergie?

Au Québec, nous avons la chance de payer l’électricité pour seulement 0,06$ / kW. C’est merveilleux! Cependant, son faible coût monétaire a l’inconvénient de la dévaloriser et nous n’y accordons pas l’importance qu’elle mérite. Si une entreprise payait 20 fois ce prix, le calcul serait assurément évident et davantage d’actions seraient posées pour tout optimiser!

5) Est-ce que cela vaut la peine d’économiser de l’hydroélectricité?

L’avantage de produire de l’énergie « propre » grâce à l’hydroélectricité vient avec le désavantage d’être moins sensible au gaspillage énergétique. Sans émission de gaz, de fumée, ni de déchets nucléaires, la plupart ont la pensée magique qu’elle ne pollue pas. Pourtant, elle n’est pas totalement propre. Nous devrions la renommer « l’énergie moins pire à première vue » puisque les barrages hydroélectriques ont un immense impact sur la nature. Selon les peuples qui vivent directement dans la région, la rivière est la veine de la terre. Plus nous obstruons les rivières et plus le cycle bloquera un jour. Les besoins énergétiques sont en croissance à l’international. Selon les projections tirées des Perspectives énergétiques mondiales de l’Agence internationale de l’énergie, d'ici à 2040, le monde aurait besoin de deux fois plus d’énergie qu’il n’en produit aujourd’hui sans l’apport de l’amélioration continue de l’efficacité énergétique.

6) Combien d’énergie peut être économisé?

La grande question! Nos clients ont différents objectifs, allant de net zéro à un pourcentage précis de réduction. Danone, un de nos clients a été étonné que, plutôt que de se contenter de leur objectif de 30 %, nous visions 50 % d’économies! Dans l’industrie agroalimentaire, l’énergie déployée est immense pour chauffer, brasser puis refroidir. Toutefois, en analysant le résultat de l’audit, on s’aperçoit que les « déchets énergétiques » d’une étape peuvent devenir la ressource énergétique de la suivante. Selon le principe de l’économie circulaire, tout se transforme. C’est un investissement qui est très rentable, sur le long terme. En plus que des subventions existent pour encourager les entreprises à implémenter des solutions.

7) Comment amorcer une transition énergétique en entreprise?

Le seul choix possible est de sensibiliser, éduquer et se responsabiliser. Implémenter des solutions demande des efforts et heureusement, des entreprises comme ATIS Énergie existent pour accompagner ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone, en plus de réduire leurs coûts d’énergie et améliorer la productivité énergétique. Comme consommateur, nous avons le pouvoir d’influencer les décideurs, les entrepreneurs et les politiciens.

Chez ATIS Énergie, nous sommes tous passionnés de développement durable et avons la chance d’avoir parmi nous des employés passionnés et experts dans leur domaine, dont Gheorghe Mihalache , Hassan Taj Eddine, Adel BENYAHIA, Ing., P.Eng. PMP, PSM l , Carl Abdelnour, Stefan Radu Soare, idir Hamel , Slavik Mordas , Mathieu Hervé… pour ne nommer que ceux-là. Au bout du compte, il s’agit de sauver des vies humaines et cela n’a pas de prix. Comment quelqu’un pourrait-il trouver cela trop cher? Finalement, pour éveiller les consciences, il faut plus de leaders!

8) En conclusion, quelle question est la plus souvent posée par le public?

En fait, souvent les gens n’ont pas de questions… Ils ne savent pas comment aborder ce sujet, mais connaissent l’urgence d’agir. Chez ATIS Énergie, nous avons l’expérience pour guider les entreprises selon leurs besoins, leurs enjeux, leur réalité d’affaires et leur rythme. Les résultats nous motivent et rien n’est laissé au hasard, tout est mesurable. Oui, nous sommes des ingénieurs qui fonctionnent par étape, mais avant tout, nous sommes des humains passionnés d’énergie et de développement durable, et c’est ce qui fait la différence. La volonté d’agir!